Bousculade en plein marché. [PV Sybil - Terminé]

Tardes 03 Matail.

"Elisa ma chérie, vas s'il te plait au marché de Tinka m'acheter une mandragore, il n'y en a plus à la maison."
C'est sur ces mots que j'ai quitté ma petite chaumière, en direction du marché de Tinka. Ma mère m’envoie toujours faire les courses, étant donné qu'elle est très occupée à la maison. Pourtant, m'envoyer seule dehors l'emplissait toujours d'angoisse. Elle croyait à chaque fois que je pourrais me faire attaquer, écraser par un troll ou encore autre chose. Mais j'étais une sorcière, et il faut l'avouer j'étais plutôt douée. Me défendre était donc très simple pour moi. Ma mère est bien consciente de la puissance de mes pouvoirs, mais comme toute mère, elle me couvera toujours un peu trop. Depuis toute petite déjà, c'est elle qui assure mon entrainement à la magie, elle n'autoriserait personne d'autre à le faire, ooooh que non !

J'étais donc en route vers le port de Kirna, qui m'emmènerait tout droit vers Tinka, l'île des elfes. Aller là bas ne m’enchantais pas des masses, je dois l'avouer. Les elfes n'étaient pas d'une nature sympathique, surtout en présence de disciple d'Hime. Heureusement pour moi, il était presque impossible de deviner que je l'étais. Et je faisais toujours attention à ne jamais laisser s’échapper un détail d'une telle importance. Et c'était d'autant plus facile de le faire avec mon habitude de ne pas m'exprimer beaucoup. Je ne parlais jamais de mon rôle de disciple, si ce n'est de temps en temps avec mes parents à table.

Arrivée au port, j'achetais mon billet de bateau, et attendait celui-ci. Il n'y avait pas beaucoup de monde, je suppose que c'est parce qu'on était dimanche, et que du coup, tout le monde était en famille. Du moins, ceux qui avaient encore leur familles... Bref, ce n'était pas vraiment le moment de me mettre dans la tête des images telles que des personnes se retrouvant sans famille. Surtout quand j'étais loin de la mienne...

Le voyage en bateau fut relativement rapide, Kirna est une des îles centrale, il n'est donc pas long de se rendre aux îles à l'est et l'ouest de la carte. Le port de Tinka était bien plus animé que celui de Kirna, peut être les traditions étaient elles différentes ici ? En marchant, je vis des regards posés sur moi, surement pour ma couleur de cheveux peu banale... Et souvent significative de sorcier. J'espérais que personne ici ne sache que je suis disciple d'Hime, ou j'aurais à user de ma baguette.

Heureusement pour moi, j'arrivais au marché en seul morceau et sans avoir du sortir ma baguette. C'était donc un bon point. Le marché était bondé, je ne voyais rien devant moi. Mais au loin, je cru entendre des cris de mandragore. Ses plantes (qui ressemblait plus à des bébés horrible si vous voulez mon avis) avais un cri significatif, et tout aussi abominable que leur apparence. Je ne pouvais donc par me tromper ; il y avait bien de la mandragore ici. Je me frayais alors un chemin dans la foule, jusqu'à arriver presque à l’échoppe. J'étais quasiment devant, mais malheureusement...

Je me fis bousculer. Ou j'ai bousculé quelqu'un, je n'en savais trop rien. Et à vrai dire, je m'en fichais assez, on s'était bousculé, point barre. A ce moment, j'hésitais entre utiliser une phrase plutôt hostile, ou m'exprimer plus gentiment... N'étant pas sur mon île, je ne me permis pas de montrer ma froideur aux habitants. J'interpella donc la personne que j'avais bousculé.

"Désolée, je ne regardais pas où j'allais... J'espère que je ne t'ai pas causé de problème."

Hime que je n'aimais pas parler de la sorte ! Quand quelqu'un me bouscule, même en pleine foule, je me transforme en vrai furie normalement. Mais comme je l'ai dit précédemment, mieux valait rester calme ici. Je fixais la personne avec qui j'étais entrée en contact, je ne saurais dire pourquoi mais je savais qu'elle n'était pas d'ici non plus. Son odeur peut être, ou son physique...

Tinka était joli en cette période. Cette île, de tout apparence elfe, était populaire et son marché était bondé. Les vendeurs, les passants, les produits, tout était bruyant. Entre les cris, les conversations plus ou moins fortes et les jouissances des enfants, Sybil ne savait plus où donner de la tête. Surtout qu'elle avait passé une mauvaise nuit. Les Tinkiens n'étaient pas les plus accueillants, ils n'avaient eu aucune pitié à la faire dormir dans une grange à côté des cochons. La pauvre lycanthrope n'avait pu fermer l'oeil de la nuit.

Sa santé en pâtissait, ce fut accompagné de yeux menaçants et d'énormes cernes qu'elle était entrée dans la capitale. Fura était en effervescence. Sybil essaya tant bien que mal d'avancer. Elle marcha à grands pas, évitant les pieds de diverses inconnus et sentit de nombreux regards portés sur elle. Elle ne pouvait passer inaperçu avec sa queue en bataille et ses oreilles brune qui dépassait de sa longue cape. Il était rare que des loups-garous affichent gaiement leur apparence, encore fallait-il qu'il en ait le pouvoir, mais Sybil en était fière. C'était un détail qui la différenciait des autres de son espèce, elle s'en réjouissait beaucoup.

Elle s'arrêta en face d'une échoppe exposant des fruits et légumes locaux. Ces derniers étaient délicieux. A la fois acide et sucré, c'était les saveurs préférées de la jeune femme. Bien qu'elle voyageait sans aucun bagage ni monnaie, elle prennait du plaisir à se débrouiller pour se loger et se nourrir. Elle pensa très rapidement, elle demanda deux kilos d'une certaine variété et avant même que le vendeur lui annonça le prix, elle partit en courant avec une grande rapidité et une joie sans pareil. Comme dans le cas actuel, elle dérobait souvent la nourriture sur les marchés avant de s'enfuir.

Soudain, elle fut brusquée dans son élan par une femme. Cette dernière avait des cheveux longs et particulièrement gris. Cela cassa malheureusement la fuite de jeune voleuse. Les autorités commençaient déjà à la rattraper alors que la passante s'excusait. Avec un visage plutôt entraînant et heureux, elle agrippa le bras de son interlocuteur en lui répondant.

- Cours ! Je t'écouterai plus tard mais pour le moment, sauves ta peau !

Sybil ne trouva rien de plus amusant que de mettre à contribution une parfaite inconnue dans une de ses folies délinquantes. La bonne humeur lui tenait chaleureusement compagnie. Pendant un court moment, il lui traversa l'esprit qu'il ne fallait pas. Mais ce fut trop tard, l'ambiance de la course effrénée l'excitait beaucoup trop pour qu'elle réfléchisse. Son goût du risque et son appétit ne le permettaient absolument pas.

De rues en rues, de virages en virages, Sybil finit par entraîner son butin jusqu'à un étroit passage peu fréquentable de la ville. Remarquant qu'elle n'était plus suivie, elle calma son pou. Suite à quoi, elle compta le nombre d'aliments contenu dans deux kilogrammes. Après une petite expertise, à l'odeur et au poids, elle jugea que c'était bon. Réfléchissant alors qu'une fois l'acte fait, il lui semblait avoir oublié quelque chose. Effectivement, la mystérieuse inconnue aux cheveux particuliers qu'elle avait forcé à la suivre. La voyageuse vêtue de noir se retourna en direction de cette femme.

- Hein ? T'es encore là toi ? Dit-elle avec un ton qui paraissait d'une étrange ignorance à son égard.

Le délire de la jeune femme, en pleine fleur de l'âge, était passé. Désormais, elle ne comprenait plus la présence de la passante. Comme si elle avait oublié l'avoir bousculé en pleine rue et de l'avoir emporter en vitesse jusqu'au bas-fonds de Fura. Non, Sybil n'était pas amnésique, juste idiote. Alors même qu'elle ne faisait pas attention à sa réaction, elle lui répondit impoliment.

- C'est bon, c'est bon ! Tu peux déguerpir maintenant !

Je ne remarquais que plus tard que la personne que j'avais bousculé était en réalité un loup-garou qui pouvait se contrôler... Ou juste une fille un peu bizarre avec des oreilles et une queue de chat postiches. Cela dit, il n'était pas ordinaire de voir ça ici. La deuxième que je remarquais, c'est qu'elle portait un sac, et que visiblement elle ne l'avait pas obtenu légalement... Je ne sais pas du tout pourquoi -et je me pose encore la question- mais elle m’agrippa le bras et m’entraîna dans sa course.

Vu la vitesse à laquelle elle courait, elle ne pouvait être qu'une louve-garou. Elle courait beaucoup trop vite pour moi, et je du alors lancer un sort sur mes propres jambes pour aller plus vite. Je n'aimais pas me lancer des sorts, mais un simple sort d'agilité n'était pas très compliqué à se lancer. Je criais "Agilis !" en visant mes jambes. Ça me permettrait de la suivre un bon moment.

Son visage rayonnait de bonheur, on dirait qu'elle aimait le risque du vol, et qu'elle aimait aussi entraîner des innocentes dans sa fuite ! Avec tout ça, j'allait être en retard à la maison, et ma mère allait rater sa potion... Franchement, cette fille n'était vraiment pas arrivée au bon moment. Je voulu lui dire, mais sa course était trop rapide pour que je m'arrête et que je lui dise que j'étais dans l'obligation de partir.

Alors quand nous arrivâmes dans un ruelle déserte, elle se retourna et me regarda avec un air étonné. Elle n'avait pas l'air de comprendre ce que je faisait là, alors que c'est ELLE qui m'avait entraîné ici ! Elle me fixait avec un drôle d'air, avant de me demander ce que je faisais là. Alors là, j'ai bien cru que la rage m'envahissait. Ce que je faisait là ? "Oooooh, tu m'a juste entraîné sans aucun raison dans ta course pour éviter les autorités, voilà tout !" pensais-je alors.

Comble de tout, elle me demanda, non, ordonna, de partir. J'étais plus qu'outrée, et je perdais mon sang froid. J'avais beau être froide, je n'en était pas pour autant calme ! D'autant plus quand on m’obligeais à faire quelque chose pour m'envoyer balader après. J'essayais de me calmer. Me connaissant, j'étais tout à fait capable de lui lancer un Immobilis pour qu'elle sache qu'il ne surtout pas s'en prendre à moi ! Mais ce n'était pas une bonne idée, pas bonne du tout... A la place, je préférais lui crier mon mécontentement.

"Alors d'abord, tu m’entraîne sans aucun raison apparente avec toi, et après tu me demande de partir ? Pardon ?! Je peux te dire que ta logique laisse à désirer !"

Tant pis pour la politesse et la couverture, je me lâchais. J'allais pas me laisser faire par une fille sous prétexte qu'elle est une louve-garou non mais !

Tandis que la jeune fille se plaignait, Sybil la regardait d'un air incompris. Peu à peu, son visage montra de l'agressivité. Ses sourcils se crispèrent, ses yeux s'allongèrent, ses lèvres s'écartèrent laissant apparaître ses crocs et ses oreilles se déplacèrent vers l'arrière, signe d'agacement. Elle prédisait ses actes futurs avec une brute violence. "Si elle continue, je vais l'écrabouiller la petite peste !" fut sa plus joyeuse et moins horrible pensée. Quand l'inconnue finit ses doléances, la jeune louve ne pouvait s'empêcher de répliquer instinctivement.

- T'as fini oui ?! Tu pourrais pas te plaindre moins fort ?!

Bien que la rue était déserte, il ne fallait jamais se faire remarquer dans les bas-fond de cette ville. L'accueil des elfes laissaient à désirer mais s'ils entendaient du grabuge de la part d'étrangers, cela allait être bien pire. Sybil en avait déjà fait l'expérience lors d'une autre visite à Tinka. De plus, un mal de tête se réveilla soudain. Elle ne pensait pas beaucoup, mais si elle ne le pouvait plus, c'était embêtant. Elle n'était pas très futé, mais si on l'empêchait de l'être à cause d'une maladie, son cerveau, déjà au ralenti, avait des chances de s'arrêter. Elle annonça avec peu de réflexion mais beaucoup de paresse :

- Tu voulais me dire quelque chose, je pouvais pas t'écouter alors je t'entraîne forcément avec moi ! C'est qui la moins logique là ?

Pour répondre franchement, c'était bel et bien la jeune Hildebert qui était en tord et qui prouvait sa logique défaillante. Cela la dérangeait vraiment pas que des individus la juge. Elle avait clairement l'habitude durant de lassantes rencontres politiques alors qu'elle habitait dans la villa familiale du clan lycanthrope. Une seule pensée à ce passé l'aurait vexé en général, mais la jeune fille en face d'elle lui rappelait sa mère. Une ressemblance, fine et invisible, qui suffisait à Sybil pour la calmer. Son humeur s'apaisa alors, son état de méfiance et de colère se calma d'un coup.

Elle attrapa un fruit, le fit voltiger dans l'air avant de le reprendre et d'y croquer à pleines dents. La saveur s'empara ses papilles, elle savoura durant quelques secondes avant qu'elle n'en prit un autre. Elle le tendit à la jeune inconnue, un sourire en coin signalant sa volonté et son désir de faire la paix. Elle attendait sa réaction. Allait-elle être positive ou négative ? Allait-elle rejeter le cadeau issu d'un vol et rejeter par la même occasion la bonne intention de Sybil, ou bien accepter le fruit de la réconciliation entre deux parfaites inconnues.

- Bon, tiens ! Dit-elle. Pour me pardonner de t'avoir bousculé et comme ça, on est quitte. T'inquiète pas, il est pas empoisonné.

Avant que je ne puisse continuer à afficher le fond de ma pensée, la jeune louve me coupa. Elle me demanda si j'avais fini de plaindre, et si je ne pouvais pas le faire moins fort. Sa remarque était plutôt malpolie, mais pas fausse. Dans ce genre de lui, il ne fallait surtout pas se faire remarquer. Vous imaginez ? Une sorcière en quête de la plume pour le bien qui se balade en plein camp ennemi ? Ça serait la mort assurée... Et ça, je préférais l'éviter.

La jeune fille n'avait pas finit là ses reproches à mon égard. Elle rajouta qu'elle m'avait entraîné avec elle parce que je voulais lui dire quelque chose. Mais... Je ne voulais rien lui dire ! Je voulais juste m'excuser de l'avoir bousculé, et voilà où ça m'a mené... Enfin bref, je soupirais légèrement, et gardait mon calme, j'avais été brute avec cette fille, alors que je ne la connaissais pas.

"Je te demande de m'excuser. Je n'ai rien à faire ici, parmi tout ces... être hostiles." je murmurais la fin de ma phrase. "Mais je ne voulais rien te dire par contre, je m'excusais juste de t'avoir bousculé tout à l'heure."

Peut-être que les choses se calmeraient un peu si je restait polie et sympathique. Après tout, elle n'avait pas l'air bien méchante. Un peu idiote je dis pas, mais méchante peut-être pas. La façon dont elle m'avait parlé venait surement simplement du caractère un peu "bourru" des loups-garous. C'est cliché, je sais, mais c'était ça non ?

Soudainement, mon interlocutrice prit un des fruits qu'elle venait de dérober, et joua un peu avec. Elle le fit voltiger, et le croqua ensuite. Ensuite, elle m'en tendit un. Un peu étonnée, j'affichait de grand yeux. Elle voulait vraiment me donner un fruit ? Comme ça sans raison ? Pas vraiment sans raison en fait... Elle me dit que c'était pour se faire pardonner, et qu'il n'était pas empoisonné. Je le pris volontiers, avec un sourire. Elle avait un bon fond, en fait.

"Merci pour le fruit, c'est sympa."

Je le croquais moi aussi. Il était délicieux ce fruit ! J'en avais rarement goûté d'aussi bon ! C'était sucré, avec un peu d'amertume dans le fond. Chez nous, on avait quasiment que des pommes, à la fin ça rend la saveur du fruit très fade. Contente de ma découverte, je sortait de ma petite sacoche un carnet où j'écrivais mes impressions sur le fruit, et où je dessinais un schéma.

"Mais au fait, que ce que tu fais ici toi ? Il est rare de voir des louves passer par ici."

Je murmurais encore une fois ma phrase, il ne fallait surement pas non plus qu'on devine sa véritable nature, même si elle ne la cachait pas vraiment. Ma question était peut être indiscrète, mais j'étais curieuse.. Et vu comment on avait commencé notre conversation, je doute qu'elle soit si choquée que ça par cette question.

Elle le croqua. D'après son expression faciale, elle aussi aimait ce fruit. Il n'avait vraiment rien à redire. Soulagée que leur conversation n'ait pas fini en bagarre, Sybil se rassura en laissant transparaître un soupir. A vrai dire, Sybil aime se battre mais cette fois, le souvenir de sa mère et sa culpabilité l'avait surpassé. Elle décida de ne pas y penser plus et réponda d'un ton monotone à la jeune inconnue, dont elle ne savait toujours pas le nom.

- De rien.

Sa question la suprit. Peu de gens avaient osé la poser. Après tout, Sybil ne s'approchait de personne alors les habitants lui posaient guère d'interrogations. Détournant le regard de la jeune femme, la lycanthrope réfléchit. Instinctivement, une idée de fuite arriva mais non. Elle ne voulait pas considéré son voyage comme une fuite, elle n'acceptait pas la réalité. Elle souffla encore une fois mais cette fois, l'air qui en sortit signifait une incompréhension, une crainte de ne pas savoir.

- Ce que je fais ici ? C'est une bonne question... Dit-elle en expirant. Disons que je voyage. Je pars, sans savoir où aller, recherchant une chose dont je ne crois pas qu'elle existe... C'est plutôt cool en fait. De façon à reprendre du courage et de la bonne humeur, elle se releva un peu et cacha ses mains ainsi que son butin à l'intérieur de sa cape. Tant de liberté, j'ai même pas à me cacher ! Si je veux montrer mon origine, je le fais.

Elle ne passait pas inaperçu, elle le savait. Tant pis si on la craignait, tant pis si on la fuyait. Elle ne comptait pas faire d'efforts dans l'intérêt des autres. Elle pensa un instant, un court instant et aboutit à la conclusion qu'elle n'avait replié ses oreilles, ses crocs et sa queue qu'en de rares occasions. La visite d'un continent étranger n'en était pas une. Mais peut-être parlait-elle trop d'elle ? Sybil s'arrêta nette, pivotant sa tête sur la gauche et avec une grande indiscrétion ou bien une perceptible curiosité, elle retourna la question de son interlocutrice anonyme.

- Et toi ? Qu'est qu'une jeune fille comme toi fait à Tinka ?

Jeune, qu'est ce qu'elle l'était. Sybil aurait pu la décrire durant des heures pour informer un aveugle de sa beauté. Bien qu'il commançait à faire noir et que la luminosité disparaissait, les deux femmes apparaissaient comme deux sublimes princesse au crépuscule. Si un homme les aurait vu, il n'aurait pas hésité quelques actes odieux et horribles.

{Hors-RP}:

HRP : Mais pas de soucis voyons Very Happy

Et désolée pour la taille, l'heure me fait perdre mes lignes xD

A ma grande surprise, mon interlocutrice répondit à ma question simplement, comme si je lui avais simplement demandé ce qu'elle avait mangé la veille. Bon, j'avoue qu'elle avait l'air un peu étonnée, mais c'était normal, on ne posait pas ce genre de question comme ça dans cet endroit... Sa réponse était très intéressante. Elle m'expliqua qu'en quelques sortes, elle ne savait pas elle même ce qu'elle faisait ici, qu'elle voyageait sans savoir où elle allait, elle était libre, elle n'avait pas à se cacher. Je l'enviais. Moi, je n'avais pas vraiment de liberté. Et en plus, je devais parfois me cacher... Les sorciers n'étaient pas très aimés, tout le monde les prenais pour des mages noirs... J'ai souvent été chassée, où que j'allais. Ce n'est vraiment qu'à Kirna que tout le monde m'a accepté.

Ensuite, elle me retourna ma question. J'en étais un peu surprise, même si c'était logique en soit. Quant à la raison de ma venue... J'étais simplement venue acheter quelque chose pour ma mère. Oh bon sang la mandragore de ma mère ! Je l'ai complètement oublié avec tout ça ! Raaah, c'est pas vrai... J'étais venue pour ça, et j'étais pressée en plus. Bon, c'est pas encore un drame, de toute façon ma mère savait que je rentrerais tard. Elle va encore se faire du soucis par contre... Elle me couve vraiment trop.

"Ben en fait j'étais venue acheter une mandragore pour ma mère, mais avec tout ça j'ai complètement oublié." j'affichais un sourire idiot et pouffais de rire. Pour une fois, c'était sincère. "C'est tout de suite moins intéressant, hein ?"

En disant ça, je ne me moquais pas d'elle, mais de moi. Ma vie était vraiment plate comparée à la sienne. Elle devait me trouver stupide, à faire les courses pour les autres comme un petit toutou docile. Elle, elle faisait ce qu'elle voulait pendant que moi j’obéissais aux ordres. Bon en même temps, il s'agissait de ma mère, jamais je ne pourrais lui dire non ! C'est tout bonnement impossible.

- Bah, ça dépend.

Sybil tourna la tête vers le mur, bein décider à finir ce qu'elle avait volé le jour même, elle prit un autre aliments et le mangea encore une fois. Un silence s'installa tandis que les pensées de la jeune louve étaient vides. Comme hypnotiser par cette cloison, elle n'écoutait plus, ne répondait plus de rien, ne bougeait plus que sa main et sa machoire. Elle était décidément en "stand-by". Soudain, elle sursauta, comme si elle se réveillait d'une sieste. C'était plausible, qu'elle se soit endormi durant ces cinq minutes

- Mais tu sais, même si je supporterai pas qu'on me donne des ordres, je crois bien que je t'envie un peu, continua-t-elle. T'as une vie tranquille au moins.

Elle reprit de nouveau, pour la troisième fois, un fruit mais qu'elle ne croqua pas tout de suite. Elle le regarda tout d'abord normalement mais au fur et à mesure, son visage exprima de la pitié. Comme si elle regrettait quelque chose. Elle serra plus fort l'ingrédient et fronça les sourcils. Si on la voyait, on aurait dit qu'elle combattait un objet en duel. Mais soudain son bras se détendu et pointait l'inconnue. Tout cette comédie pour lui proposer une deuxième fois un fruit.

- Vas'y prends le. T'es là pour les mandragores de ta mère non ? Tu devrais y aller sinon tu seras obligée de dormir à Fura et je te le conseille pas.

Sybil avait aussi la furieuse envie de s'en aller très vite du continent où elle ne se sentait pas la bienvenue. Et elle avait raison car des yeux malveillants les guettaient de loin. Elle n'avait pas l'énergie pour une énième bagarre et préfèrait juste s'enfuir sans emporter personne cette fois. Pour cela, il fallait que la jeune fille parte rapidement. La lycanthrope bascula ses yeux vers la gauche de façon à montrer ce qui se trouvait dans son dos. Elle baissa d'un ton.

- Il n'y a pas que de bonnes personnes dans ce monde, si tu vois ce que je veux dire. Murmura-t-elle.

La louve reprit un fruit, et le mangea. Soit elle avait très faim, soit elle avait l'intention de manger tout son butin aujourd'hui. Ensuite, le silence fit place. Nous ne nous disions plus un mot. J'ai même eu l'impression qu'elle s'était endormie ! Mais peut-être que ce n'était pas le cas. J'étais perdue dans mes pensées, alors je n'avais pas trop fait attention. Je suppose qu'à ce moment précis, nous nous mîmes tout les deux à réfléchir, sans trop savoir à quoi.

Soudainement, elle brisa le silence. Et elle me quelque chose d'assez choquant en lui même, venant d'elle... Elle me dit qu'elle m'enviait peut être un peu, même si elle ne voudrait pas recevoir d'ordre, simplement parce que j'avais une vie tranquille. Ça, c'était inattendu ! Je ne pensais pas qu'une fille avec une vie comme la sienne pourrait vouloir d'une vie aussi plate que la mienne. Mais, ça avait un sen. Personnelement, j'avais envie de changer, d'avoir un peu plus de mouvement dans ma vie, mais disons que pour le moment... C'était plutôt mal parti. Mais peut être que de son coté, elle avait bien trop d'aventure au quotidien ! Enfin, je ne voyais pas trop comment on pouvait avoir trop d'aventure.

Ensuite, elle reprit un fruit. Je pensais que c'était pour le manger, mais en fait elle voulait simplement me le donner. Sauf qu'au début, elle le regarda, le tripota un peu et le regarda avec... Quelque chose qui ressemblait à de la pitié. Pour un fruit ? C'était assez étrange, mais je suppose qu'elle pensait à quelque chose d'autre. Ensuite, elle me le tendit avant de me dire que je devrais peut être aller chercher les mandragores de ma mère, avant que je ne doive à Fura, ce qui ne serait pas très... sûr.

"Je te dirais bien de venir avec moi, mais je suppose que tu as mieux à faire ?"

Après tout, elle risquait d'être recherchée pour vol non ? Et puis, je suppose qu'il y a surement quelque chose de plus palpitant à faire que de venir acheter des mandragores.

Elle m'indiqua du regard que quelque chose se passait derrière nous. Apparemment, on nous regardais, et ce n'était pas un regard amical... C'était pas bon, pas bon du tout. J'avais compris qu'une bagarre allait peut être arriver, mais je n'en avais pas spécialement envie en fait. Mon interlocutrice me murmura qu'ici, il n'y avait pas que des personnes bienveillantes. Et elle avait raison. J'hésitais à sortir ma baguette, si ces gens la voyaient, ça risquait de mal finir. Mais si je ne la sors pas et qu'ils nous attaquent... Ne sachant que faire, je la sortais doucement et fit une proposition à la louve.

"Alors... On a le choix, murmurais-je, on s'enfuit en courant à toutes jambes, ou on se défend en cas de bagarre..."

- Cours ou bats toi. Y'a pas de on, ça ne concerne que toi, annonça-t-elle d'un ton monotone.

Sybil ne pouvait risquer une violente bagarre avec son précieux butin en poche. Elle pouvait le perdre. De plus, si elle se battait au côté d'une jeune inconnue, elle n'avait que peu de chance de les vaincre. Elle n'aimait pas combattre en laissant ses arrières à quelqu'un, la jeune louve n'avait confiance qu'en un petit groupe de personnes. Elle se retourna et partit tranquillement vers la "sortie". Une fois au bout de la ruelle, à l'embranchment d'une seconde, elle regarda au dessus de son épaule.

- Ah ! Au fait, je ne t'ai pas demandé ton nom !

"Au cas où, cette rencontre est surement la dernière." pensait-elle. Bien qu'au plus profond d'elle-même, elle espèrait le contraire. Cette fille qui, juste par son apparence, avait réussi à réveiller des souvenirs de son enfance. Serait-ce de la sorcèlerie ? Cela impliquerait-il le destin ? Ou bien une simple et pure coincidence ? Sybil n'avait jamais de réflexions aussi poussée, elle se fichait bien de savoir pourquoi ou comment. La petite Hildebert avait juste le sentiment d'apprécier sa compagnie. Mais rien qu'un sentiment vague, innocent et inconscient.

{Hors-RP}:

La louve me dit simplement que je devais courir, ou me battre. C'était aussi simple que ça. Elle disait qu'il n'y avait pas de "on" mais que c'était chacun pour soi. J'aimais bien cette mentalité... Je n'aime pas que quelqu'un m'aide, et je n'aime pas vraiment aider les autres alors j'étais contente qu'elle me dise ça.

Donc, j'avais toujours le choix, partir ou me battre. Franchement, je n'avais pas vraiment envie de me battre là. Je n'étais pas au meilleur de ma forme, et je n'avais pas envie de dépenser mon énergie sur des gens qui n'en valaient pas la peine. J'avais bien mieux à faire, comme aller chercher la mandragore de ma mère. je me retournai alors pour partir, peut-être en compagnie de ma nouvelle connaissance. Celle-ci était déjà en route. Elle regarda par dessus mon épaule un moment et me dit qu'elle ne m'avait pas demandé mon nom. C'est vrai qu'on ne s'était pas présentées.

"Je m'appelle Elisabeth. Elisabeth Moses. Et toi ?"

Je me demandais pourquoi on se présentait si c'était la dernière fois qu'on se voyait. Après tout, ce n'était peut être pas plus mal de le savoir. J'avais bizarrement envie de la revoir cette fille ! Son caractère, sa façon de vivre, tout ça ne faisait qu'amplifier ma curiosité. Et puis, il me semble que nous étions un peu devenue "amies" non ? Du moins, on était pas entrain de s’entre tuer pour une broutille.

Je regardais derrière moi, pour voir que nos potentiels agresseurs avait juste rebroussés chemins. On a évité de justesse la bagarre. Tant mieux, vraiment pas envie de sortir ma baguette de ma botte ! Je poussais un léger soupire de soulagement. Tient je me demandais si... Et si je lui demandais ? Non, ce n'était peut être pas le moment... Allez, après tout, qu'est ce que je risquais ?

"Dis moi... Tu n'es pas du coin n'est ce pas ? D'où viens-tu ?"

C'était dit.

Retounée, entre une ruelle vide et une avenue quelque peu mouvementée, elle la regardait d'un air à la fois souriant et désolée. Tandis que l'inconnue lui annoncait son nom, elle lui retourna la question. Sybil, surprise, n'était pas sûre que de lui confier son nom était une bonne idée. Elle décida d'oublier son patronyme afin d'éviter qu'elle l'associe au clan Hildebert. On ne saivait jamais, peut-être était-elle cultivée ? Sans trop en dire, elle cria :

- Sybil. Juste Sybil.

Elisabeth se rapprocha, finalement la louve ne pourra pas partir si facilement. En fond d'elle même, elle s'en réjouissait mais elle n'en avait pas conscience. Voyant les deux jeunes filles partir, les brigands s'étaient retirés. Personne ne semblait vouloir une émeute ou une quelconque bagarre rendue publique. Sybil savait qu'elle aurait gagné mais sa mauvaise nuit de la veille l'énervait. Comment avait-elle pu tenter une énième l'hospitalité des elfes ? Elle avait comme oublié leur cruauté depuis le temps où elle n'était pas revenue à Tinka.

Car oui, ce n'était pas la première fois qu'elle venait sur ce continent. Elle y était venue peu de temps auparavant, sous les conseils d'un viel homme complètement fou allié. Elle suivait encore la trace d'un célèbre combatant auquel elle voulait prouver sa valeur agressive. Cette fois n'était pas bien différente, elle avait entendu dire qu'un magnifique festival avait lieu. Mais encore, ce n'était qu'une rumeur.

L'interrogation d'Elisabeth l'étonna un peu. Ce n'est pas vraiment gênée par cette question "indiscrète" mais elle ne s'y attendait pas. Elle pensait l'avoir mentionné avant. C'est un sur un ton monotone et ennuyée qu'elle lui répliqua assez rapidement :

- Je te l'ai dit. Je voyage.

Or, elle savait que ce n'était pas ce que voulait Elisabeth. Evidemment qu'elle voulait savoir où elle habitait, où elle était née, un peu plus sur Sybil en gros. Mais la lycantrope n'est pas du genre à se dévoiler aux personnes qu'elle vient de rencontrer. Qui sait si elle pourrait utiliser ces informations contre elle ? Non, non, elle ne pouvait certainement pas prendre ce risque. Elle jugeait son prénom suffisant.

- Je pourrais te demander pareil hein ! Dit-elle sur un ton penchant vers l'aggressivité.

Après m'être présentée, mon interlocutrice en fit de même. Elle me dit son nom, en criant. Elle s’appelle Sybil. J'ai une fois entendu parler d'une Sybil, mais il ne s'agissait sûrement pas d'elle. Je trouvais que Sybil était un joli nom, un peu spécial, mais c'est ce qui le rendait beau. Par contre, pourquoi ne m'avait-elle pas donné son nom de famille ? Elle avait peur que quelqu'un l'entende ? Que j'essaye de la retrouver lorsque nos chemins se sépareront ? Ou c'était juste parce qu'elle ne voulait pas qu'on sache à quelle famille elle appartenait ? Je ne savais pas laquelle de ces possibilités était la bonne, et je ne le saurais probablement jamais.

Ensuite, elle finit par répondre à ma question. Celle où je lui demandais d'où elle venait. Elle me répondit la même chose que la dernière fois -car il me semble lui avoir déjà demandé en fait, mais pas de la même façon- qu'elle voyageait. Elle n'avait donc pas de chez elle ? C'était possible, bien entendu, mais elle ne semblait pas beaucoup plus vieille que moi, et pourtant elle vivait déjà dehors. Bizarrement, je l'enviais. C'était quand même étrange, moi, j'avais la vie facile. Mes parents sont toujours là pour moi, j'habite dans une maison où il fait chaud en hiver et frais en été, et mon village est le plus calme de tout Heiya. Mais ce n'était vraiment pas palpitant. Je m'ennuyais, dans ma petite vie monotone. Je voulais de l'action. Il y a quelqu'un que j'ai toujours voulu retrouver, pour lui faire comprendre ce qu'il m'a fait subir... Saku... Si je te retrouve un jour, tu comprendras enfin ce que signifie "Souffrir"... C'est à cause de lui si je devenue ce que je suis, alors il le mérite. Enfin, ce n'était pas vraiment le moment de repenser au passé après tout. Sybil me dit sur un ton limite agressif qu'elle pourrait aussi me demandais d'où je venais. Elle avait raison, si moi je lui demandais, il était normal que je lui réponde.

-Je viens de Kirna. Mais en ce moment, je voyage beaucoup pour retrouver quelqu'un, quelqu'un qui mérite de subir la même peine qu'il m'a fait subir. dis-je très sérieusement avec un air sombre.

Je soupirais ensuite, j'étais entrain de raconter ma vie à une fille que je venais de rencontrer... Elle n'en avait probablement rien à faire de mes problèmes. Et moi, il fallait que j’apprenne à arrêter de penser à voix haute, ou de tout dire à tout le monde. Note que ça faisait du bien de vider son sac, et de lui raconter ce que je ressentais. Ma rage remontais en ce moment même. Je n'y avais plus pensé depuis un moment, mais là, tout était remonté... Je voulais le retrouver, à tout pris, et coûte que coûte... Ma mère n'est pas au courant bien sûr, sinon elle m’empêcherait de le faire telle que je la connais. Je sortis à nouveau de mes pensées, et plaqua légèrement ma main contre mon front.

-Voilà que je me met à raconter ma vie à tout bout de champs... Excuse moi.

(Woot 561 mots bounce

)

- Ah ouais ? Ce genre de gens je les défonce ! brailla-t-elle avec son sourire en coin.

Sybil aimait cette mentalité. Quand on l'énerve trop, elle frappe. Toujours là pour répliquer à la moindre insulte ou offense, allant même jusqu'à s'en imaginer. Bien sûr, la louve faisait allusion à son père, ce parent qui n'avait pas hésité à l’enfermer entre quatre murs. Mais pas seulement à lui. Elle pensait aussi à Hime qui lui avait fait souffrir de regrets pendant des années. Cela ravivait son ambition et sa motivation de la narguer, la Plume en main. Bien que la jeune louve ne cherchait pas très activement la relique. C'était plus un rêve, l'accomplissement de toute une vie qu'un objectif immédiat et concret. Il fallait qu'elle savoure le moment présent.

D'ailleurs, il ne se disait plus tellement de choses après les excuses "injustifiée" d'Elisabeth. Elle se mit elle aussi à souffler avant de déposer ses mains dans ses poches et d'avancer en direction du centre-ville. La rue était bondée. Les gardes avaient peut-être abandonnés leurs recherches mais il allait rester prudente. Sybil enfila la capuche de son manteau et continu à s'avancer dans la masse. Elle ne savait pas si sa nouvelle connaissance avait réussi à la suivre ou si elle était coincée entre deux bousculades. Des enfants se faufilaient entre les jambes et ils commençaient à exaspérer les passants. Certains étaient obligés de se décaler, d'autres tombaient ou bien étalaient accidentellement ce qu'il portait au sol.

Ce fut quand un cagot d’œuf s'éclata par terre que la lycanthrope eut envie de sortir griffes et crocs pour le saisir par la chevelure et transformer ses pieds en compote. Cependant, elle se retenu. Cela aurait été une diversion beaucoup trop bruyante. A la place, elle ne s'arrêta même pas et descendit l'avenue pour finalement atteindre le stand d'un agriculteur de mandragores. elle se retourna ne sachant toujours pas si il y avait bien Elisabeth derrière et prit la parole :

- Bon, bah, voilà, je vais repartir moi maintenant.

Sybil évoqua quelque chose de tentant. Elle disait que les gens comme Saku, elle les défonçait. Ah, qu'est ce que je ne donnerais pas pour le défoncer, oui... Bien que je ne sois pas violente, la peine qu'il m'a fait subir mérite bien ça. J’espérais de tout coeur le rencontrer un jour sur le champs de bataille, pouvoir le mettre à genoux et lui faire sentir ma magie... On n'abandonnait pas une fille comme ça. Surtout une fille comme moi, aussi rancunière, aussi... Triste.

- Ah, si tu savais ce que je donnerais pour le tuer... soupirais-je.

Juste après avoir fini ma phrase, Sybil partit. Devais-je la suivre ? Je l'avais déjà assez ennuyé non ? Mais en même temps, je n'avais pas fini... J'aurais bien voulu qu'on continue un peu de parler. Surtout depuis que j'avais évoqué Saku, elle le connaissait peut être. Et si elle le connaissait, j'allais lui faire une démonstration de ma fameuse violence qu'on ne voit que rarement. J'avais de la suivre. La foule était partout, mais avec ma magie c'était simple. Je me lançais un sort de barrière discrètement, ce qui écartait les gens sans qu'ils ne se demandent ce qu'il se passait.

- Obice. murmurais-je

Une sorte de camisole invisible se forma alors autour de moi, grâce à celle-ci, personne ne pouvait me toucher. Ce qui m'arrangeait. Je marchais d'un pas assuré, suivant Sybil d'assez loin. La nuit commençait, mais avec ma nyctalopie c'était facile de voir devant moi. Les gens me regardaient désagréablement. Forcément, lorsque je lançais Obice, c'était réellement comme si je les poussais, eux ils n'en savaient rien que j'avais une barrière autour de moi. Stupides humains, même pas fichus de reconnaître de la magie. Enfin tant mieux pour mieux, fallait mieux pas qu'on le sache après tout. Alors que je marchais dans la rue, mon visage froid habituel, un homme m'arrêta, ce qui eu pour effet de casser mon Obice. Ce n'était qu'un sort mineur. Il m'empoigna par les épaules et me hurla dessus.

- T'as pas bientôt fini de bousculer tout le monde ?!

Je ne pouvais pas bouger, il serrait mes épaules trop fort. Il me faisait mal, je grimaçais sous la douleur. Il allait me tuer si ça continuais ! Par un miracle inconnu, je parvins à attraper ma baguette, et à la diriger vers son visage.

- NOCERE ! criais-je.

Aussitôt, l'homme fut projeté quelques mètres plus loin, le visage ensanglanté. Je tombais sur le sol sous le choc. Je massais mes épaules. Ce salaud m'avait marquée... Lui, il était sonné, mais pas mort. Il avait eu de la chance, Nocere était un sort dangereux... Surtout sur le visage. Mais je n'avais le choix. Après avoir soigné mes épaules à coup de Curare, je me levais difficilement. Les gens me fixaient. Ils murmuraient. Soudain, ils se mirent à parler plus fort. "C'est une sorcière !" criaient-ils. Alors là, j'étais dans le pétrin... J'avais une trentaine d'elfes sanguinaires enragés autour de moi, près à me tuer parce que j'étais une sorcière. J'avais pensé à utiliser Invisibilis, forcément, au point où j'en étais. Je serrais ma baguette. J'étais prête à l'utiliser. Cependant, seule contre une trentaine de monstres, je n'avais aucune chance. Je cherchais un échappatoire. Aucun. J'étais foutue, complètement. J'avais été stupide. On m'a agressé et j'ai utilisé la magie. Maintenant, il fallait que je me débrouille pour ne pas finir déchiquetée...

HRP : Y'a plein de noms de sorts, j'me suis amusée.

- C'est une sorcière !

Même du bas de la rue, Sybil l’entendit. Une sorcière ? Une race comme les autres. Des humains avec de la magie voilà tout, aucun intérêt. Mais quelque chose n'allait pas. La louve arrivait à sentir l'odeur d'Elisabeth à des mètres, quel parfum lourd et enivrant. Il paraissait différent, comme une pointe d'acide, comme de la sueur. De la sueur, de l'angoisse, des cris, des injures. Il fallut quelques secondes pour qu'elle ne fasse le lien. "Pas encore..." se dit-elle dans un soupir intérieur. Elle se dirigea rapidement, entre course et saut d'obstacle, vers les hurlements.

Arrivée sur place, c'était bien ce qu'elle espérait. Sa jeune connaissance en face d'une dizaine, et plus, de hommes armés jusqu'aux dents. Sybil écarta les coudes, marcha sur les pieds, se faufila parmi la masse de spectateurs. Il n'y avait pas que des elfes mais ils constituaient la majorité tandis que les autres regardaient en silence. Pour le moment, aucune attaque n'avait été lancé si on oubliait un homme au visage blessé jaillissant par terre. "Il est encore temps de s'enfuir !" pensa la louve. Elle n'avait pas l'intention de se battre aujourd'hui, sauf si sa propre vie était en danger. Dans ce cas, pourquoi aider Elisabeth ? Elle ne réfléchit pas assez pour se poser la question.

Cela était de l'improvisation. La lycanthrope se débattu pour arriver au devant de la foule. Elle courut du mieux qu'elle peut pour forcer la "barrière" de gardes et une fois au milieu, elle agrippa la sorcière dans son bras gauche. Étonnement, la jeune fille était plutôt légère. D'un bond phénoménale, elle grimpa sur le bord des fenêtres et monta sur le toit du bâtiment d'en face. Sybil déposa sa cargaison dont elle ne se souciait pas de la réaction.

- A partir de maintenant, tu m'en dois une ! lui lança-t-elle d'un air sérieux et colérique.

Sybil n'aimait pas sauver des brebis égarées. Elle préférait se ficher des inconnus, cependant Elisabeth avait encore une mère, un père, une famille. La louve l'enviait, sans se l'avouer. Elle l'enviait au point de ne pas vouloir imaginer un garde annoncer la mort de leur fille à ses parents.

Submergée par le stress, j'étais limite entrain de rédiger mon testament. "Tout mes livres iront à mes parents. Le reste à mon chien. Ah et, une paire de baffe à Saku, tant qu'on y est." Même dans un moment pareil, j'avais du mal à rester sérieuse. J'essayais de réfléchir à une solution, en vain. C'était bien simple, en ce moment j'avais tellement peur que j'en perdais toute mon intelligence et mon esprit logique. *Nouvelle théorie ; La peur est un des bases de la stupidité.* Non, ce n'était franchement pas le moment d'imaginer des théories bizarres. Là, c'était plutôt le moment de fuir, et justement, quelqu'un me vint en aide... Quelqu'un attrapa mon bras gauche et me tira loin de la foule. Qui ? Qui pouvais bien m'aider dans ce lien hostile ? Sans que j'ai le temps de dire un mot, mon sauveur fit un bon phénoménal pour atterrir -avec moi- sur le bâtiment d'en face. Le temps que je reprenne mes esprits, mon interlocuteur me dit sèchement que je lui en devait une. Cette voix... Elle?! Mais pourquoi m'avait-elle sauvée ? En face de moi, il y avait cette louve. Celle avec qui je m'étais un peu "disputée" au début. D'un air complètement ahuri, je la fixait, n'en croyant pas mes yeux.

- O... Oui, je te le revaudrais. Merci.

Cette fille, elle venait de me sauver. Alors que moi, je lui avais lâchement crié dessus... J'avais beau avoir un sacré QI, je n'étais qu'une imbécile. Égoïste, froide, et stupide. Voilà ce que j'étais. Je venais de réaliser qu'à 16 ans j'étais déjà une personne exécrable. J'avais intérêt à me faire pardonner, du moins un minimum. Mais comment ? Je n'étais douée qu'en magie, pour le reste je sais juste être froide. D'un coup de baguette, je lui fis alors apparaître un sac rempli de fruit qu'on ne trouve à Kirna. Ces fruits sont décrits comme les plus juteux et les plus bons de tout Heiya

- Erm... Tient. A cause de moi, il te manque des fruits alors... Je me sentirais coupable que tu te retrouves sans rien pour vivre. Je m'excuse de t'avoir dérangée, j'ai vraiment été stupide...

Je me levais ensuite, frottant doucement ma robe pour faire partir la poussière qui se trouvait sur ce toit. Je lui adressais un signe de main amical, ainsi qu'un sourire. Oui oui, un sourire. Le truc qu'on a pas vu depuis des années sur mon visage s'affichait enfin. Peut-être que cette personne avait réussi à enfin faire de moi quelqu'un de moi mauvais. Enfin, pas le temps de s'attarder là dessus, il fallait que je parte. Je quittais les lieux, sans que personne ne me voit, avant de sauter dans le premier bateau pour Kirna. Je n'avais pas la mandragore de ma mère, mais si je lui racontais ce qu'il venait de se passer, je ne pense pas qu'elle m'en voudra...

» Recrutement imprévu. [PV Sybil]
» Retrouvailles au bercail. [PV Sybil]
» Rencontre sous la pluie. [PV Sybil]
» Sybil Hildebert - Une princesse bien cachée [Finie]

Bousculade en plein marché. [PV Sybil - Terminé]

Bousculade en plein marché. [PV Sybil - Terminé]

Sujets similaires

Sujets similaires