Le beau et la bête [PV Selina]

Messages : 127 Date d'inscription : 25/09/2012

Middes 20 Matail 456

C'était rare que je revienne chez moi, à Jaenis. Je respirais profondément en posant le pied sur le sable chaud de ma terre natale. L'air frais de cet endroit était magique. Pour d'autres, Jaenis était juste une désert plat, avec quelques ruines par-ci par là, mais pour les loups-garous... C'était le paradis. Comment résister à l'appel de la nature ? Résister au soleil aussi chaud que notre sang ? Cet endroit me rendait nostalgique, et j'adorais ça.

Ici, j'avais un endroit spécial, m'appartenant. Dans un coin du Mont Palati se trouvait un trou dans la roche. Dans ce trou, on trouvait l'endroit où je passais le plus clair de mon temps. Dedans, il y avait quelques provisions, des vêtements, et quelques trucs pour vivre. On ne venait jamais m'y embêter. En même temps, personne ne connaissait cet endroit, heureusement. C'était un havre de paix et de tranquillité pour moi. Peut-être qu'un jour j'y emmènerais Sybil ? Ahh, Sybil. C'était bien la seule que j'avais envie de voir ici. Personne d'autre n'était bienvenu.

Et c'est pour ça que j'avais caché l'entrée, avec des feuilles. J'aimais bien l'effet "jungle" que cela offrait. Arrivé devant, je poussais les feuilles et me glissais dans ma tanière. Mon lit fait de paille m'y attendait, ainsi que des vêtements de rechange. Depuis mon aventure dans la bibliothèque de Kirna, ma chemise était déchirée et je ne l'avais toujours pas changée. J'enlevais mes chaussures, ainsi que ma chemises, et les envoyait voler dans ma petite grotte. J'étais sacrément bordélique. Je sortis sur la cour arrière (J'aimais bien l’appeler comme ça, il s'agit en fait de la sortie arrière de ma grotte, qui donne sur une toute petite cascade) pour attraper un peu d'eau fraîche pour me débarbouiller, avant de me secouer comme un chien mouillé. Je me lavais toujours rapidement.

Ensuite, j'attrapais ma chemise propre et l'enfilait maladroitement. Le col était défait, et les boutons n'étaient pas tous fermés. Mais comme j'étais trop faignant pour arranger ça, je laissais ça ainsi. Sans plus de cérémonie, je pris un livre traînant sur le sol, avant d'aller m’asseoir dans un coin pour lire tranquillement, bercé par les sons que faisaient ma petite cascade. Rien de plus relaxant que ça, je vous jure...

Pourtant, un bruit vint briser ma séance de relaxation. Un léger cri de douleur, poussé devant ma porte en feuille. Qui était assez fou pour avoir découvert cet endroit ? Le Mont Palati n'était franchement pas facile à gravir ! Pour quelqu'un qui n'était pas un loup-garou en tout cas. Mais alors... Est-ce que ça serait... Elle ?

Bourré d’espoir, j'envoyais voler mon livre lui aussi, avant de courir vers ma porte feuillue pour l'ouvrir. Derrière elle m'attendait une surprise. Mais pas une bonne. Au contraire. Oui, une magnifique jeune femme se tenait devant moi. Mais cette femme, je ne la connaissait que trop bien. Selitrucmachin, une sirène complètement tapée qui s'était mit dans l'esprit qu'elle allait me manger. Elle avait voulu me séduire mais j'avais résisté, et depuis, elle persévère. Un air consterné s'afficha sur mon visage.

- T... Toi ?! Mais qu'est ce que tu... Qu'est-ce que tu fiche ici ?! bafouillais-je alors.

Je ne savais pas pourquoi j’étais venue ainsi dans un endroit aussi à l’opposé des Iles Domios. Jaenis n’était qu’un désert plat, sec et brulant. Le cauchemar des sirènes qui ont besoin de la fraicheur de l’eau pour vivre. Alors pourquoi venir ainsi dans le territoire des loups-garous, l’enfer sur terre? Une simple idée, une théorie loufoque à vérifier, des interrogations surtout. Au sujet d’un jeune loup-garou que j’avais rencontré il y a peu de temps, en fait. Je déteste ça, les loups-garous. Ca pue le chien, ça ne donne qu’une viande coriace et hyper difficile à réduire en morceaux. D’ailleurs, je continue toujours de me demander pourquoi j’ai essayé d’en séduire un. Une vraie idiotie qui ne menait à rien. Le soleil avait du trop me taper sur la tête pour que j’essaie à nouveau d’en croquer un après plus de quinze ans passés sans toucher à ces bêtes à la chair infecte. Mon dévolu s’était porté sur un jeune loup-garou fou-fou qui m’était passé devant en courant alors que j’étais justement prise d’une petite fringale. C’était je ne sais plus où. Loin d’ici en tout cas.

Je ne m’aventurais pas souvent en Jaenis. Peut-être une fois tous les deux ans. Pas plus. Le temps était trop sec, le sol trop chaud, le peuple trop peu accueillant pour moi. Néanmoins, je continuais toujours de me demander pourquoi ce loup-garou - Saren, je crois - avait réussi à résister à mes charmes. Plusieurs fois, en plus. Il arrivait parfois que certaines personnes soient tellement amoureuses d’autres personnes qu’ils arrivaient à résister à mon chant mais je réessayais dix minutes après et tout marchait comme sur des roulettes. Pas avec ce loup-garou. Etrange et curieux. Assez curieux pour me pousser à suivre ce gars jusqu’à chez lui, puis à essayer à nouveau de le séduire.

Je respirais un grand coup, puis commençai à gravir la montagne dans laquelle le loup-garou s’était réfugié. Au cours des quelques heures précédentes, je l’avais suivi, silencieusement et sans relâchement, tandis qu’il me conduisait en toute innocence jusqu’à son repaire. Il avait fini par disparaître dans un trou à même le flanc de la montagne qui avait marqué la fin de notre périple. Par tous les dieux... Mais comment avait-il fait pour grimper jusque là-haut en un si court laps de temps? Aucune idée. En tout cas, moi il m’en faudrait énormément plus pour arriver à l’entrée de sa caverne si bien camouflée, sous le soleil tapant.

Lorsque j’arriva devant l’entrée fermée par des branches, je m’estimais chanceuse. Je n’étais pas tombée durant la montée, je ne m’étais pas blessée en quelque sorte que ce soit possible, je ne m’étais pas tordue la cheville dans les pierres, je ne m’étais pas trop desséchée, bref, j’étais entière. Enfin... On pouvait dire cela jusqu’à ce que je fasse un pas de plus vers l’entrée de la tanière du loup-garou. Malheureusement pour moi, il y avait là un trou, que je n’avais pas, et dans lequel bien évidemment mon pied alla s’encastrer. Et là, bien évidemment, ma cheville se tordit violemment. Et bien évidemment, alors que je comptais surprendre le sieur Saren, un cri de douleur et de surprise m’échappa. Mais que voulez-vous? Je m’étais sans aucun doute pété la cheville et ça faisait mal, ça!

Un bon remue-ménage se fit entendre à l’intérieur de la tanière. J’entendis quelque chose s’écraser par terre, puis des pas rapides courir vers l’entrée, et enfin le bruit que les feuilles des branches firent lorsque le loup-garou les écarta. Et finalement, le bredouillement surpris de celui-ci lorsqu’il s’aperçut que c’était moi devant chez lui. J’étais... Irritée. J’avais encore la cheville coincée dans le trou de pierre, une vague de douleur me transperçait la jambe à chaque infime mouvement que je faisais pour essayer de me dégager et ma sucette était sur le point de se finir! Pourtant, c’est d’une voix calme que je lui adressai la parole.

- Et bien oui, moi. Bonjour, Saren. Pourrais-tu m‘aider, je te prie?

En aucun cas, je n’avais prévu de devoir demander son aide. Il était quasiment certain que le loup-garou allait refuser. Mais là, ça devenait un réel besoin. J’avais tellement mal à la cheville... Ca allait encore m’aider à nager ça, quand je me retransformerais. Comme si j’avais besoin d’un problème d’aileron en plus.

» Journal de bord de Selina Mako
» Selina Mako - La méchante sirène qu'est quand même la plus belle du monde!
» La looooongue future absence qui va arriver très rapidement de Selina Mako
» Selina Mako et tous les autres (Faites gaffe, elle pourrait être prise d'une petite fringale)

Le beau et la bête [PV Selina]

Le beau et la bête [PV Selina]

Sujets similaires

Sujets similaires